Autres noms
Aussi appelée: Marie l’alchimiste, Marie l’Egyptienne, Marie la prophétesse, Marie l’hébreuse, Marie la sage ou Marie la copte
Textes à propos de Marie la juive
Source: Leçons sur la philosophie chimique – Jean-Baptiste André DUMAS – 1836
Source: Histoire de la chimie – Raoul Jagnaux – 1845
Les Juifs jouèrent aussi un rôle important dans cette fusion des doctrines religieuses de l’Orient et de la Grèce. Les noms de Noé, de Moyse, d’Isaac, de Salomon, etc.. sont souvent cités dans les manuscrits. Les alchimistes invoquent souvent l’autorité de Marie la Juive, initiée aux mystères de l’art sacré. Plusieurs traités lui sont attribués, ainsi que l’invention du bain-marie.
Suivant M. Berthelot, l’étude des manuscrits permet de déterminer l’époque de la fusion des vieilles croyances de l’Egypte avec celles de la Chaldée, et de fixer une date aux premiers écrivains alchimistes. Elle coïnciderait avec le moment où le christianisme, étendant ses conquêtes, vint mêler ses dogmes à ceux des antiques religions. Les premiers alchimistes sont tous des gnostiques. Synésius, Zosime, Olympiodore se servent indifféremment de l’image orientale du serpent enroulé, Ourobouros, et des symboles des cercles ou des constellations mystiques, telles que l’étoile à huit rayons. Apparaissent aussi, à cette époque, les femmes alchimistes, Théosébie, Marie la Juive, Cléopàtre la savante, qui rappellent les prophétesses gnostiques.
Source: Histoire de la chimie – Ferdinant Hoefer – 1866
Voici l’un des Extraits du philosophe chrétien anonyme: « Intervertis la nature, et tu trouveras ce que tu cherches. Il existe deux combinaisons: l’une appartient à l’action de blanchir, l’autre à l’action de jaunir. Il existe aussi deux actions de blanchir et deux actions de jaunir: l’une se fait par la trituration, l’autre par la calcination. On ne triture saintement, avec simplicité, que dans la maison sacrée, là s’opère la dissolution et le dépôt. Combinez ensemble, dit Marie, le mâle et la femelle, et vous trouverez ce que vous cherchez. Ne vous inquiétezpasde savoir si l’œuvre est de feu. Les deux combinaisons portent beaucoup de noms, comme eau de saumure, eau divine incorruptible, eau de vinaigre, eau de l’acide du sel marin, de l’huile de ricin, du raifort et du baume, on l’appelle encore eau de lait d’une femme accouchée d’un enfant mâle, eau de lait d’une vache noire, eau d’urine d’une jeune vache ou d’une brebis, ou d’un âne, eau de chaux vive, de marbre, de tartre, de sandaraque, d’alun schisteux, de nitre, de lait d’ànesse, de chèvre, de cendres de chaux, eau de cendres, de miel et d’oxymel, de fleurs d’arctium, de saphir, etc. Les vases ou les instruments destinés à ces combinaisons doivent être de terre. Il faut se garder de remuer le mélange avec les mains, car le mercure est mortel, ainsi que l’or qui s’y trouve corrompu. »
L’auteur invoque l’autorité d’Olympiodore, de Démocrite, de Pelage et d’autres philosophes. « Les œuvres de la pierre philosophale, ajoute-t-il, sont au nombre de quatre : la mélanose (action de noircir), la leucose (action de blanchir), la xanthose (action de jaunir) et l’iose (action de bleuir). L’embaumement se faisait, suivant Olympiodore, depuis le 25 février jusqu’au 25 novembre… Les corps, écrit Démocrite aux prophètes de l’Egypte, les corps qui tuent l’homme sont les suivants : le mercure, la magnésie (?), l’antimoine, la litharge, la céruse, le fer, le cuivre, la chaux vive, la cadmie, le soufre, la sandaraque, l’arsenic et le cinabre. Toutes ces substances sont propres à en blanchir et à en jaunir d’autres. Pour faire de l’or et de l’argent, on se sert de la litharge, de la terre de Samos, du sel de Cappadoce , du suc de figuier, des feuilles de laurier, de pêcher, du suc de chélidoine, des fleurs de primevère, de la racine de rhubarbe, du safran. Quelques-uns emploient aussi de la racine de mandragore ayant des tubercules ronds. Serait-il ici question de la mandragore à tubercules, solanum tuberosum, en d’autres termes, de la pomme de terre ? S’il en était ainsi, ce tubercule aurait été connu en Europe avant la découverte de l’Amérique. Peut-être la mandragore des anciens n’élait-elle pas une solanée, mais une espèce d’helianthus. Ce pendant la mandragore, à laquelle on attribuait des propriétés analogues à celles du suc de pavot, ne pouvait pas être une synanthérée, comme l’hélianthe tubéreux ou topinambour.
Nous terminerons le chapitre sur Marie par la description d’un appareil qui porte le nom de cette savante. Kérotakis ou fourneau de Marie. C’était un appareil de fusion et de sublimation. On appelait kèrotakis une lamede fer sur laquelle on faisait fondre de la cire, des résines, du soufre et d’autres substances fusibles, elle était posée sur un creuset ou chauffoir arrondi, au-dessous du quel on mettait le feu. Pendant l’opération , les parties fusibles, non volatiles, tombaient dans le vase appliqué immédiatement au-dessous du kèrotakis, tandis que les parties vaporisables ou volatiles venaient se condenser dans le vase posé au-dessus et à un certaine distance du kèrotakis. Quelquefois ce vase condensateur , de forme arrondie , était enchâssé dans un autre vase de même forme. Lorsque la chaleur était transmise par l’intermédiaire d’un bain de sable ou de cendres.
Fourneau de Marie ou Kérotakis
Source: Les origines de l’alchimie – Marcellin Berthelot – 1885
Source: Recherches rétrospectives sur l’art de la distillation – Jules Dujardin – 1900
du fumier de cheval ou d’oiseau. On lui attribue l’invention du bain de Marie.
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